Trente-cinq ans après la chute du mur, les célébrations de la réunification allemande ont tourné à la mise en scène d’élites coupées du peuple. Une mémoire aseptisée, vidée de son souffle historique.
11 octobre 2025Le Réseau Atlantico
Best-Of du 4 au 10 octobre
Sabine Beppler-Spahl est est rédactrice pour europeanconservative.com, basée à Berlin. Sabine est présidente du groupe de réflexion libéral allemand Freiblickinstitut et correspondante en Allemagne pour Spiked. Elle a écrit pour plusieurs magazines et journaux allemands.
Trente-cinq ans après la chute du mur, les célébrations de la réunification allemande ont tourné à la mise en scène d’élites coupées du peuple. Une mémoire aseptisée, vidée de son souffle historique.
Alors que l’Allemagne est frappée par une vague d’attaques d’inspiration anarchiste et anticapitaliste, une question dérangeante émerge : et si le discours des extrêmes trouvait ses racines dans les idées mêmes véhiculées par le courant dominant ?
Les tentatives actuelles d'interdiction de l'AfD représentent un phénomène sans précédent : une élite dirigeante tente d'éliminer son opposition principale pour préserver son propre pouvoir.
Les élections en Rhénanie-du-Nord-Westphalie démontrent l'échec catastrophique de la stratégie antipopuliste de l'establishment.
Un tribunal a retoqué la tentative du BfV de faire classer anticonstitutionnel le livre du politologue Martin Wagener. Une victoire symbolique qui relance le débat sur le rôle de l’Office de protection de la Constitution, accusé de censurer les voix critiques au nom de la démocratie.
Un accord politique a été signé la semaine dernière dans la ville allemande de Cologne entre sept partis représentant l'essentiel des forces politiques moins l'AFD visant à empêcher toute critique de l'immigration durant la campagne électorale. De quoi faire les affaires du parti d'extrême droite qui se retrouve seul à évoquer un sujet de préoccupation majeur pour les électeurs, et pourrait en tirer de nombreux soutiens.
Dix ans après la crise migratoire de 2015, l’Allemagne reste profondément divisée. Retour sur une politique sans précédent, sur fond de mémoire instrumentalisée et de débats étouffés.
Réseaux islamiques, lobby UID et nouveau parti DAVA : sous le regard complaisant de Berlin, l’Allemagne devient le terrain d’influence privilégié de Recep Tayyip Erdoğan en Europe.
Porté par une tournée européenne façon « Germany is back », le chancelier Friedrich Merz regagne dix points dans les sondages. Mais derrière l’image du nouveau « shérif de Bruxelles », ses critiques dénoncent une fuite en avant : renvoyer les dossiers brûlants - armée, énergie, migrations - aux instances de l’UE pour échapper à la reddition de comptes nationale.
En Allemagne, un programme censé défendre la démocratie a subventionné des organisations aux discours antisémites et islamistes. Un scandale révélateur d’un système devenu aveugle à ses propres dérives.
Assassiné trois jours après son acquittement pour une caricature anti-Covid, le docteur Conzelmann incarne malgré lui la dérive kafkaïenne de la censure en Allemagne.
Soixante ans après la réconciliation avec Israël, Berlin semble céder à la tentation d’un reniement historique. Face à la pression croissante du lobby anti-israélien, le gouvernement allemand opère un virage inquiétant.
Le prix, attribué cette année à la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, fonctionne depuis des années comme un outil de propagande accompagné de polémiques publiques.
Au sein du parti allemand Die Linke, la critique d’Israël s’est muée en obsession idéologique, éclipsant toute nuance. Lors de son dernier congrès, le parti a adopté des résolutions accusant Israël de crimes de guerre, tout en refusant d’associer le boycott de l’État hébreu à l’antisémitisme. Ce durcissement intervient alors que les actes antisémites explosent en Allemagne, et que plusieurs figures de la gauche dénoncent une dérive inquiétante. Une gauche antifasciste… qui peine désormais à défendre les Juifs.
Alors que l’Allemagne traverse sa pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale, certains observateurs continuent d’encenser son modèle politique basé sur le consensus et la modération. Mais derrière les compromis salués, une autre réalité émerge : exclusion du débat, affaiblissement des partis traditionnels, montée du populisme, impasse énergétique et désillusion démocratique. Un système que ses défenseurs qualifient de “mature”, mais qui, pour ses critiques, semble à bout de souffle.
Les fact-checkers n'ayant pas réussi à réorienter le discours politique vers la ligne gouvernementale, de nouvelles lois de censure sont jugées nécessaires.
La loi sur l'« incitation à la haine » en Allemagne est un exemple classique de la pente glissante des restrictions à la liberté d'expression.
La classe dirigeante allemande semble avoir atteint un point où elle ne juge même plus nécessaire de préserver l’apparence d’une réactivité démocratique.
Chaque attentat terroriste est suivi d'un effort coordonné des voix de l'establishment pour contrôler le récit public et détourner les critiques des politiques migratoires.