Un système que la plupart des gens détestent peut perdurer si l’opposition à ce système ne parvient pas à être exprimée publiquement.
11 août 2023Le Réseau Atlantico
Best-Of du 2 au 8 novembre
Philippe Silberzahn est professeur à l'EM Lyon, il enseigne le management de l'innovation et des surprises stratégiques. Il est également chercheur associé à l'Ecole Polytechnique.
Il est l'auteur de The balancing act of innovation (LanooCampus / 2010).
Un système que la plupart des gens détestent peut perdurer si l’opposition à ce système ne parvient pas à être exprimée publiquement.
Que nous vivions dans un monde aux ressources finies semble une évidence pour tout le monde. De là naissent toutes sortes de théories qui se ramènent essentiellement à la nécessité de ralentir, voire de stopper notre croissance, car comment peut-on avoir une croissance infinie dans un monde aux ressources finies? Comme souvent, cette évidence n’en est pas une; elle constitue un cas classique de sophisme, c’est-à-dire de raisonnement faux malgré une apparence de vérité.
Quelles figures devons-nous prendre pour modèle? L’historien Arnold Toynbee montrait que toute civilisation s’inspire de figures symboliques pour définir ses valeurs dominantes et structurer ainsi sa vie sociale. À côté des figures traditionnelles de saint et de héros s’ajoute aujourd’hui celle de la victime. Aucune des trois pourtant ne traduit l’essence de notre société moderne, celle de l’accomplissement, c’est-à-dire de l’individu qui se réalise par son travail créatif. Et si il était temps de remédier à cette absence?
Nicolas Sarkozy a plaidé cette semaine pour un "Buy European act". Mais un tel projet ne passe-t-il pas à côté de certaines vertus de la mondialisation ?