La conduite d’un système électrique est en péril de grave décrochage lorsqu’elle est dépourvue de réserves de puissance suffisantes, proportionnelles à sa taille et mobilisables dans les délais requis par la demande.
25 mai 2025Le Réseau Atlantico
Best-Of du 17 au 23 mai
André Pellen est Ingénieur d’exploitation du parc électronucléaire d’EDF en retraite, André Pellen est président du Collectif pour le contrôle des risques radioactifs (CCRR) et membre de Science-Technologies-Actions (STA), groupe d'action pour la promotion des sciences et des technologies.
La conduite d’un système électrique est en péril de grave décrochage lorsqu’elle est dépourvue de réserves de puissance suffisantes, proportionnelles à sa taille et mobilisables dans les délais requis par la demande.
Bruxelles, les États mainstream de l’UE et l’ENTSO-E, leur complice, entretiennent le mutisme et le commentaire dilatoire pour conjurer l’accaparement de la politique électro-énergétique de l’UE par une insurrection populaire à laquelle les institutions nationales ne résisteront plus longtemps. En témoignent les déclarations ci-après des péremptoires gardiens du dogme photovoltaïco-éolien se félicitant que l’énergie solaire ait représenté 10 % de la production d’électricité de l’UE, en 2023.
L’Espagne a vécu ce 28 avril un blackout électrique majeur, révélateur des limites d’un mix énergétique ultra-dépendant du solaire et de l’éolien. Alors que la PPE3 française prévoit un modèle similaire, l’incident ibérique sonne comme un avertissement concret : sans capacités pilotables ni interconnexions fiables, la sécurité énergétique est en péril.
Conformément au règlement UE 2023/851 du Parlement et du Conseil européen promulgué le 19/4/2023 (1), la France prévoit d’interdire la commercialisation des véhicules neufs à moteurs thermiques, dès 2035, et d’ouvrir ses routes et ses autoroutes à un parc automobile électrique roulant de préférence aux KWh éoliens et solaires. On est pour le moins surpris que personne, en haut lieu, n’ait encore songé à jauger méthodiquement la vraisemblance et le caractère pérenne de pareille métamorphose d’un pan majeur de l’économie moderne.
À peu de choses près, la PPE 3 (1) ne se présente que comme une disposition particulière de la sacro-sainte Stratégie Nationale Bas Carbone, la SNBC, réputée prémunir les Français contre un péril dont l’imminence est encore moins démontrée que le nature anthropique de la cause.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le monde prenait conscience que non seulement cette dernière avait été en grande partie gagnée et perdue sur le front de l’approvisionnement énergétique, mais que, désormais, la paix et la prospérité des nations se gagneraient sur le même front.
Comment obliger EDF à contribuer au bouclage du budget national, sans alourdir la facture des consommateurs, sans altérer la transition énergétique et, surtout, sans aggraver un étiolement de l’opérateur historique dont les Français persistent à ne pas croire qu’ils vont le payer très cher ?
La Cour des comptes est revenue dans un rapport sur l’état des lieux des évaluations économiques de l'EPR Flamanville. La Cour des comptes s’est aussi penchée sur l’évaluation du coût des prochains EPR2.
Que les KW soient consommés bruts ou transformés, immédiatement ou en différé à partir de stockage, quelle qu’en soit la forme, le consommateur en attend prioritairement une accessibilité permanente en quantité et en qualité.
La politique énergétique à toute épreuve ourdie depuis plus de 15 ans par les pères spirituels de nos téméraires gouvernants constitue sans doute la pierre angulaire de l’économie de guerre avec laquelle ils envisagent d’affamer l’ours redevenu soviétique.
Le charbon et le gaz naturel produisent de l’ordre de 70 % de l’électricité mondiale.
Le 18 janvier 2024, le Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN) a lancé une concertation publique sur la question de la prolongation de certaines centrales nucléaires.
L’histoire comparée des années 1960 à 1990 qualifiées de glorieuses et de l’ère des désastreuses ayant pris naissance au tournant de ce siècle n’en finit pas d’administrer au pays la dure preuve que les ingénieurs sont davantage économistes que les économistes ne sont ingénieurs.
Un exercice nucléaire à dominante sécurité civile est programmé les 22 et 23 novembre 2023. Il a pour objet de tester le plan particulier d’intervention du port militaire de Toulon qui serait mis en œuvre en cas d’évènement radiologique.
La France doit tirer sans délai de ce contexte géopolitique inquiétant la résolution d’engager à marche forcée un programme Messmer aussi ambitieux que le précédent.
Comme la défense, la responsabilité de l’approvisionnement énergétique doit avant tout être nationale.
On sait depuis quand, comment et par qui est pratiquée l’exsanguination méthodique d’une France dont le salut est davantage à attendre de l’ouverture des hostilités politiques que de l’enrichissement perpétuel du dossier à charge.
La question de la renaissance d’un nucléaire français plus sûr que sûr n’est pour l’instant gratifiée que d’un concert de velléités notamment parlementaires.
Subvenir à l’approvisionnement en eau et en énergie primaire se révèle être plus que jamais vital.
Après six mois d’auditions et de discussions, la commission d’enquête sur la souveraineté énergétique a rendu ses conclusions en ce mois d'avril.